France
December 30, 2016
Il ne lui manque plus que le nom ! Florimond Desprez a testé durant la campagne 2016 une nouvelle machine pour récolter en 2018 et 2019 les essais des 3 000 génotypes issus du programme AKER.
Une grosse roue à l’avant, deux roues à l’arrière, la nouvelle machine pèse 23 tonnes et a nécessité l’acquisition par Florimond Desprez d’un porte-char adapté. Cette arracheuse est la 8ème à être fabriquée par SESVanderHave (groupe Florimond Desprez) pour un coût de 550 000 euros.
Centre de réception à bord
Le Laboratoire Betteraves et Chicorée de Florimond Desprez a testé la machine durant cette dernière campagne, sous la houlette de Christophe Descamps, responsable agronomique. Il nous présente le « monstre bleu » guidé par GPS. On monte dans la cabine, spacieuse, mais bien occupée par différents ateliers. « Cette machine est pluri-espèces : betterave sucrière, betterave fourragère et chicorée. Elle permet de récolter une micro-parcelle en 30 à 60 secondes, totalisant 80 à 120 kg de betterave. Un sous-échantillon (de 10 % jusqu’à la totalité de la parcelle selon les besoins) va être lavé, pesé et coupé en rondelle pour faire une râpure ». Unique en son genre, la machine est dotée d’une presse automatique permettant de générer du jus de pression et d’embarquer la mesure de la teneur en matière sèche soluble, caractère indispensable en betterave fourragère et chicorée. Dans le cas de la betterave sucrière, l’échantillon sera congelé sur place et analysé plus tard au laboratoire.
Productivité multipliée par trois
L’arracheuse d’une puissance de 380 cv comprend un réservoir de 5 000 litres, qu’il faudra réalimenter plusieurs fois par jour. L’eau est en partie décantée, filtrée, recyclée. Une trémie de 5 tonnes permet de stocker le solde des racines de chaque micro parcelle qui sera évacué dans une remorque adjacente. Ce chantier d’arrachage nécessite 4 à 5 personnes selon l’espèce dont 3 à 4 à bord, mais le gain de temps est considérable. Christophe Descamps s’en réjouit : « Nous récoltons et préparons pour l’analyse de la qualité technologique 60 à 80 parcelles à l’heure, contre 40 à 50 à l’heure réceptionnées au centre de réception précédemment. La capacité a été significativement augmentée et les besoins en personnel divisés par deux : la productivité est donc multipliée par trois, sans compter les économies de transport de racines ! » Pour Christophe Descamps, au bout de 25 ans de métier, c’est une nouvelle aventure qui demande néanmoins davantage de connaissances techniques et du personnel compétent.
Il aura fallu quelques jours au Laboratoire Betteraves et Chicorée pour prendre en main son nouveau « bébé» en 2016. L’objectif est de récolter toutes les parcelles d’essais de Florimond Desprez en 2017, puis les 15 à 20 000 parcelles AKER (3 000 hybrides implantés en 5 lieux représentatifs de la France betteravière) en 2018. Beau programme !