Le RHIZOtest vient d’obtenir une normalisation ISO. Développé par le Cirad et l’Inra, ce biotest mesure le transfert des éléments traces du sol à la plante afin d’en évaluer le risque écotoxicologique. Cette norme valide à la fois l’outil et la méthodologie, et devrait ouvrir la voie à de multiples applications.
Fruit d’une collaboration Cirad-Inra, le RHIZOtest vient de faire l’objet d’une normalisation internationale et européenne (ISO/CEN*). Publiée le 8 janvier 2015, cette norme est à la fois un passage obligé vers de nombreuses applications et l’aboutissement d’un long processus.
Le 1er objectif du RHIZOtest est de mesurer la quantité d'un élément passé du sol dans la plante avec l'avantage de permettre de réaliser des mesures sur la plante entière, tant la partie aérienne que racinaire. © Cirad
En développement depuis 2009, le RHIZOtest est la première méthode biologique normalisée dédiée à la mesure du transfert des éléments traces du sol à la plante. Le RHIZOtest permet ainsi d’évaluer le risque écotoxicologique associé à la contamination de sols par des éléments traces.
De l’intérêt d’une normalisation
En validant les fondements scientifiques et l’optimisation technique de l’outil et de la méthodologie pour une utilisation en routine, la normalisation va permettre au RHIZOtest de voler de ses propres ailes. « L’objectif était de sortir le test des laboratoires de recherche, explique Matthieu Bravin chercheur au Cirad qui a contribué au développement du test. C’est une étape indispensable pour que le RHIZOtest devienne une méthode biologique reconnue et utilisée dans les procédures d’évaluation des risques sur les sites contaminés. »
Un long processus
Cette norme a abouti grâce à deux projets de recherche. NormaRHIZO (2010-2013, financé par l’ANR) avait un double objectif : d’une part, approfondir les connaissances sur la dynamique des éléments traces dans la rhizosphère à l’aide du RHIZOtest et, d’autre part, opérationnaliser le test dans le but d’obtenir une normalisation ISO de la méthodologie et de l’outil. En appui, le projet RHIZOlab (2012, financé par l’Ademe) a permis de valider le RHIZOtest à travers la réalisation d’un test inter-laboratoires européens. Cette ultime étape a démontré la robustesse, la répétabilité et la reproductibilité de l’outil. Enfin, le contenu de la norme a été présenté, révisé puis validé par les experts des différentes agences nationales de normalisation adhérentes à l’ISO au cours de 5 scrutins qui se sont succédés entre 2009 et 2014.
Des perspectives en recherche et développement
A court-terme, le RHIZOtest devrait être adapté à la mesure d’autres types de contaminants, tels que les nanoparticules et les contaminants traces organiques, comme les perturbateurs endocriniens.
En collaboration avec le Cirad, une réflexion est en cours autour du montage d’une startup, dont le but serait la mise en œuvre commerciale de l’outil et la poursuite de la R&D autour du RHIZOtest. Dans ce sens, une déclaration de copropriété (Cirad/Inra) est en cours de rédaction et la marque RHIZOtest devrait être déposée prochainement.
* Spécifiée par l’Organisation internationale de normalisation (ISO) et le Comité européen de normalisation (CEN).
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