France
June 18, 2024
« Globalement toute la recherche génétique est tournée vers une agriculture plus durable, avec une réduction des intrants en général (traitements phytosanitaires, eau, engrais), et cela passe par des variétés plus vigoureuses, avec un bon système racinaire »décrit François Ravetti qui établit des extrapolations des évolutions à moyen ou long terme en fonction des modèles climatiques.
« Et cette durabilité inclut aussi l’optimisation des rendements et la réduction des pertes et écarts de tri, avec des calibres adaptés au marché, une bonne conservation, et une réduction du risque d’éclatement tout en maintenant des caractéristiques organoleptiques optimales. En parallèle, il y a également la problématique de la main d’œuvre, qui concerne désormais aussi nos voisins italiens ou espagnols, qui voient leurs surfaces reculer ou stagner faute de personnel disponible ».
Enfin, les pucerons concernent les trois bassins de production français, dès le créneau chenille, et d’autant plus sur les cultures biologiques. « En Espagne, la problématique pucerons est encore plus marquée » remarque François Ravetti. La sélection s’oriente actuellement systematiquement vers des variétés tolérantes à la colonisation du puceron majoritaire Aphis Gossipii, mais d’autres espèces comme Aphis phobae et Aphis Misus (puceron du pêcher, très polyphage) pourraient apparaitre sur les cultures de melon à l’avenir, selon David Bouvard.
Quelques nouveautés en 2024
Seminis a ajouté BELCANTO à son catalogue depuis 2 ans pour les créneaux bâche, sur tous les bassins, avec le pack de résistances complet.
« Sa particularité est sa facilité de récolte, on ne se fait pas dépasser et les critères de récolte sont simples à reconnaitre par un personnel même peu expérimenté » précise Vincent Cancade, sélectionneur melon de Seminis. Par ailleurs la variété pré-commerciale SVMC0019, encore plus précoce, viendra compléter la gamme et fait l’objet d’essais à grande échelle sur tous les bassins, avec l’objectif d’être inscrite au catalogue à l’automne. « Très rustique, elle tolère plutôt bien les variations climatiques et présente une résistance supplémentaire à l’oïdium ».
Pastèque
Indéniablement, la pastèque est un produit qui monte sur le marché français, mais cette progression est difficilement quantifiable faute de chiffres officiels de l’interprofession. La consommation de pastèque augmente sensiblement en France, et entre certainement en partie en concurrence avec melons. De nombreux opérateurs de la filière, organisés ou indépendants, ont engagés des surfaces et testent depuis quelques années à la fois le potentiel technique et commercial.
Les semenciers aussi se mettent en ordre de bataille pour adapter leur gamme variétale au marché français, en ajustant les calibres.
Déjà bien implantée au Maghreb et au Moyen Orient, marchés dynamique axés sur les variétés de pastèque de à gros calibres, avec pépins, Seminis commence à s’intéresser aux variétés striées de petits calibres sans pépins « avec aujourd’hui deux variétés en expérimentation sur le marché français » précise François Ravetti, responsable gamme cucurbitacées plein champ.