France
November 6, 2019
Oilseed rape field in the Zone Atelier “Plaine & Val de Sèvre” - © INRA, Sabrina GABA
Researchers from INRA and CNRS have shown for the first time that bee pollination surpasses the use of pesticides in yield and especially in profitability of oilseed rape. The team of researchers analysed data collected over four years in farmers’ fields in an agricultural plain in Deux-Sèvres (Nouvelle Aquitaine, western France). This study was published in Proceedings of the Royal Society London B on 9 October 2019.
Studying the effects of pollination and pesticides on crop yields and farmer revenues
Can we reduce agrochemical inputs without impacting yields and farmers’ incomes? Sustainable agroecology relies on maximizing the replacement of agrochemicals by natural capital and ecosystem functions, while minimizing the reduction in yield and increasing farm profitability. There is evidence that crops dependent on pollinators, such as rapeseed or sunflower, produce higher yields in the presence of high density of pollinators, especially bees. But in conventional agricultural fields, the use of pesticides such as insecticides and herbicides, to reduce crop pests and disease, also have direct (mortality) and indirect (decrease in floral resources) effects on pollinators. Although pollination is one of the most evaluated services, the effects of the interactions between pollination and the use of pesticides on yields and farmers’ incomes have never been studied.
Pollination positively impacts farmers’ income
The scientists quantified the individual and combined effects of pesticides, insect pollination, and soil quality on oilseed rape (Brassica napus L.) yield and gross margins on a sample size of 85 to 294 fields in the Zone Atelier “Plaine & Val de Sèvre” from 2013 to 2016. The study revealed an increase in yield and gross margin (on average 15%, €119/ha, and up to 40%, €289/ha) in fields with maximum pollinator abundance compared to fields with virtually no pollinators. However, this effect is greatly reduced by the use of pesticides. Analyses of the effects of pesticides (herbicides and insecticides) on the one hand, and pollination by bees on the other hand, show that both strategies can achieve high yields, but only pollination by bees can lead to higher economic income. This is due to the lack of costs of nature-based solutions compared to pesticides, and the latter do not increase yields enough to offset their costs.
This new study suggests that agroecology, which promotes nature-based solutions for agricultural production, can be an alternative “win-win” model that ensures agricultural production, incomes for farmers, and environmental protection.
Reference
Bee pollination outperforms pesticides for oilseed crop production and profitability. Rui Catarino, Vincent Bretagnolle, Thomas Perrot, Fabien Vialloux & Sabrina Gaba, Proceedings of the Royal Society London B - 9 October 2019
https://doi.org/10.1098/rspb.2019.1550
La pollinisation par les abeilles accroît la rentabilité des cultures de colza
Des chercheurs de l’Inra et du CNRS viennent de montrer pour la première fois que la pollinisation par les abeilles surpassait l’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans le rendement et la rentabilité du colza. L'équipe de recherche a analysé quatre années de données collectées dans des parcelles d’agriculteurs d’une plaine agricole des Deux-Sèvres (Nouvelle Aquitaine). Cette étude est parue dans Proceedings of the Royal Society London B le 9 octobre 2019.
Etudier les effets de la pollinisation et l’usage de produits phytopharmaceutiques sur les rendements des cultures et le revenu des agriculteurs
La réduction des intrants chimiques peut-elle maintenir la production agricole et le revenu des agriculteurs ? Ce paradigme de l’agroécologie repose sur l'utilisation de principes de l’écologie, visant à équilibrer les enjeux environnementaux et économiques. De nombreuses études ont mise en évidence que les cultures dépendantes des pollinisateurs, telles que le colza ou le tournesol, peuvent produire de meilleurs rendements en présence d’une forte densité d'insectes pollinisateurs, en particulier d'abeilles. Mais dans les parcelles agricoles en agriculture conventionnelle, l’usage de produits phytopharmaceutiques tels que les insecticides et les herbicides visant à réduire les bioagresseurs des cultures, a également un effet direct (mortalité) ou indirect (réduction de ressources florales) sur les insectes pollinisateurs. Bien que la pollinisation soit l’un des services les plus évalués, les effets des interactions entre la pollinisation et les usages des produits phytopharmaceutiques sur les rendements des cultures et les revenus des agriculteurs n’ont jamais été étudiés.
Une rentabilité économique plus avantageuse avec les pollinisateurs
Les scientifiques ont donc quantifié les effets individuels et combinés des pesticides, de la pollinisation par les insectes et de la qualité du sol sur le rendement et la marge brute du colza (Brassica napus L.) sur une taille d’échantillon variant de 85 à 294 parcelles cultivées de la Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre de 2013 à 2016. Cette étude démontre une augmentation de rendement et de marge brute (en moyenne de 15 % (119€/ha) et allant jusqu’à 40 % (289€/ha)) dans les parcelles avec une abondance de pollinisateurs maximale par rapport aux parcelles pratiquement dépourvues de pollinisateurs. Cet effet est toutefois fortement réduit par l'utilisation de pesticides. L’analyse des effets des produits phytopharmaceutiques (herbicides et insecticides) d’une part et de la pollinisation par les abeilles d’autre part, révèle que les deux stratégies permettent d’obtenir des rendements élevés ; mais seule la pollinisation par les abeilles permet une rentabilité économique plus élevée. Ceci s’explique par l’absence de coûts des solutions fondées sur la nature par rapport aux produits phytopharmaceutiques, et ces derniers n’augmentant pas suffisamment les rendements pour contrebalancer leur coût.
Cette nouvelle étude suggère que l'agroécologie, en promouvant les solutions fondées sur la nature pour la production agricole, peut-être un modèle agricole alternatif « gagnant-gagnant » assurant production agricole, revenu aux agriculteurs et protection de l’environnement.