Dans presque tous les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, les coopératives agricoles productrices de semences jouent un rôle clé dans l’amélioration de l’accès aux semences de qualité pour les petits exploitants. Une nouvelle étude de l’Indice de l’accès aux semences, rendue possible grâce au soutien d’AgriCord et de l’Agence Française de Développement (AFD), a permis de passer en revue les activités de plus de 50 coopératives semencières dans 20 pays de la région. Un première version de l’étude a été examinéepar des experts régionaux à Accra le 17 avril 2018. Selon l’un des experts, l’étude met en évidence «le pouvoir indigène du secteur semencier en Afrique de l’Ouest et du Centre».
Lors d’une réunion précédente à Abidjan en octobre 2017, les experts semenciers, formant un comité consultatif régional de l’Indice de l’accès aux semences, avaient souligné la nécessité de considérer le secteur semencier en Afrique de l’Ouest et du Centre comme un continuum d’entreprises et de coopératives semencières. «Si nous voulons améliorer l’accès aux semences de qualité pour les petits agriculteurs, nous devons libérer le potentiel qui vient avec cette diversité d’acteurs», avait déclaré un expert à cette occasion. Les coopératives agricoles sont souvent considérées comme faisant partie du secteur semencier informel. Mais cela ne tient pas compte du fait que nombre de ces coopératives ou réseaux d’agriculteurs sont officiellement reconnus par les autorités et produisent des semences de bonne qualité. La nouvelle étude a confirmé ce point de vue. Les principales conclusions discutées lors de la réunion sont les suivantes:
- Renaissance: l’étude identifie une «renaissance» du modèle coopératif. Que ce soit par la réglementation gouvernementale, les interventions des donateurs ou les agriculteurs se rendant compte qu’ils sont plus forts lorsqu’ils sont unis, de nombreuses coopératives ont soit vu le jour dans de nombreux pays ou bien ont été revitalisées au cours des dernières décennies.
- Formel: de nombreuses coopératives productrices de semences sont formellement reconnues et devraient être considérées comme faisant partie du secteur semencier formel. Leur rôle est décrit dans les réglementations régionales et nationales et elles ont des modèles de gouvernance structurés. Ce rôle n’est pas une alternative pour les entreprises semencières mais un segment distinct dans le secteur formel à valeur ajoutée.
- Semences certifiées de variétés améliorées: en général, les coopératives produisent des variétés fournies par des instituts de recherche nationaux ou internationaux et jouent donc un rôle dans l’introduction et la mise à disposition de variétés améliorées. L’accent est mis sur les semences à pollinisation libre, mais certaines coopératives ont la capacité de produire des hybrides, ou même des semences de première génération. Elles ne font pas leur propre sélection mais sont souvent impliqués dans la sélection participative des variétés. Certains produisent des variétés locales mais généralement pour leur propre usage
- Portefeuille d’activités complémentaire: le portefeuille de coopératives semencières comprend des semences pour des cultures qui ne se retrouvent généralement pas dans le portefeuille des entreprises semencières, comme les légumineuses mais aussi des matériels de multiplication pour des cultures telles que le manioc et le plantain, ainsi que des légumes locaux.
- Portée élargie grâce aux partenariats: la portée des coopératives est généralement très locale; beaucoup n’ont pas la capacité d’atteindre une portée nationale seules. Grâce à des partenariats avec des entités publiques, des sociétés semencières ou des ONG, ou grâce à la coopération au sein d’organisations faîtières, les coopératives de certains pays étendent leur portée au-delà de leur propre région.
Les commentaires des experts serviront à finaliser l’étude dont la publication est prévue pour juillet 2018.
Les experts ont discuté de l’élaboration d’un benchmark ou de tableaux de bord pour les coopératives semencières afin de d’élever le niveau de professionnalisme dans la région. «Certaines coopératives ont développé des bonnes pratiques qui peuvent être une source d’inspiration pour les autres. Mais la première priorité devrait être que les coopératives développent un business model solide qui crée une autonomie financière et une durabilité pour vraiment libérer leur potentiel », a conclu un expert.
Rapport final disponible en juillet 2018.
New study highlights potential of seed producing cooperatives in Western Africa
Across nearly all countries in Western and Central Africa, seed producing farmer cooperatives play a key role in improving access to quality seeds for smallholder farmers. A new study by the Access to Seeds Index, made possible with the support of AgriCord and Agence Française de Développement (AFD), reviewed the activities of over 50 seed producing cooperatives in 20 countries in the region. A first draft of the study was discussed by regional experts in Accra on 17 April 2018. According to one of the experts, the study highlights ‘the indigenous power of the seed sector in Western and Central Africa.’
At an preceding meeting in Abidjan in October 2017, the seed experts that form a regional advisory committee of the Access to Seeds Index, underlined the need to see the seed sector in Western and Central Africa as a continuum of seed companies and seed producing cooperatives. ‘If we want to improve access to quality seeds for small farmers we need to unlock the potential that comes with this diversity of actors,’ one expert stated on that occasion. ‘Farmer cooperatives are often referred to as part of the informal seed sector. But that ignores the fact that many of these cooperatives or farmer networks are formally recognized by the authorities and produce good quality seeds.’
The new study confirmed this view. The main findings discussed at the meeting were:
- Revival: the study identifies a ‘revival’ of the cooperative model. Through either government regulation, interventions by donors, or farmers realizing themselves that they stand stronger when united, in many countries new cooperatives have been formed, or existing cooperatives revitalized in the past few decades.
- Formal: many of the seed producing cooperatives are formally recognized and should be regarded as part of the formal seed sector. Their role is described in regional and national regulations and they have structured governance models. It is not an alternative for seed companies but a distinct segment in the formal sector with added value.
- Certified seeds of improved varieties: in general, cooperatives produce varieties provided by national or international research institutes and therefore they play a role in introducing and making available improved varieties. The primary focus is on OPV seeds, but some coops have the capacity to produce hybrids, or even early generation seeds. They do not do their own breeding but are often involved in participatory variety selection. Some do produce local varieties or multiply landraces but generally for their own use.
- Complementary portfolio: the portfolio of seed producing cooperatives includes seeds for crops generally not found in the portfolio of seed companies, such as legumes but also propagation material for crops such as manioc and plantain, as well as local vegetables.
- Extended reach through partnerships: the reach of cooperatives is generally very local; many lack the capacity to attain a national reach on their own. Through partnerships with public entities, seed companies or NGO’s, or through cooperation within umbrella organizations, cooperatives in some countries do extend their reach beyond their own region.
Feedback from the experts will be used to finalize the study which is scheduled for publication in July 2018.
The experts discussed the development of a benchmark or dashboards for seed producing cooperatives to help lift the level of professionality across the region. ‘Some cooperatives have developed good practices that can be an inspiration for others. But the first priority should be that cooperatives develop a strong business model that creates financial autonomy and sustainability to really unlock their potential’, one expert concluded.
Final report available in July 2018.