France
August 13, 2015
Les ministres en charge de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ont confié à François Houllier, PDG de l’Inra et président d’Allenvi, une mission sur les sciences participatives. Avant de rendre en novembre prochain son rapport sous forme de guide de bonnes pratiques pour favoriser leur développement, il a souhaité comme point d’étape une journée d’échanges ouverte à tous. Elle s’est déroulée le 30 juillet 2015 à Marciac (Gers) avec l’appui de la Mission Agrobiosciences1, permettant ainsi de recueillir des témoignages d’acteurs variés et de discuter de ces recherches qui associent les citoyens et les chercheurs.
Les collaborations entre scientifiques et citoyens, entre laboratoires, amateurs et associations, se développent et se diversifient. Portées par l’avancée propre des sciences, par l’intérêt des objets et phénomènes étudiés, par la volonté d’agir des acteurs variés et par des expériences réussies, elles sont aussi stimulées par le potentiel offert par le numérique. En parallèle de projets qui se multiplient dans les établissements scolaires, des initiatives fédèrent aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers de participants français :l’Observatoire des saisonsdans le domaine de l’environnement,65 millions d’observateurspour la biodiversité, laMaison à énergie positive (COMEPOS)autour de la préservation des ressources et de nombreux dispositifs en lien avec la santé, les sciences humaines et sociales, le numérique, les sciences de l’univers ou l’agronomie. Au-delà de nos frontières,Fold.it, jeu vidéo expérimental permettant de créer de nouvelles molécules ouBirdify, application smartphone pour identifier les espèces d’oiseaux à partir de leurs chants et préciser en retour leur biogéographie, sont deux exemples de succès planétaires qui illustrent l’ampleur du phénomène.
Une journée d’échanges ouverte à tous
Cette journée s’est organisée autour de trois temps. D’abord, un état de la réflexion et des cercles d’échanges ont réuni tous les participants et mobilisé 12 animateurs et rapporteurs. Ils ont permis de croiser les regards et de produire des connaissances autour de questions clés : Comment nous représentons-nous les sciences participatives ? A quelles attentes répondent-elles ? Quels immanquables dans un guide de bonnes pratiques ?
Puis, après une restitution par les rapporteurs des cercles, deux spécialistes étrangers ont apporté un éclairage singulier : Jacques Chevalier, professeur émérite à l’Université Carleton d’Ottawa (Canada) mondialement reconnu pour la portée de ses travaux sur la « recherche-action-participative » depuis trente ans, et Paris Chrysos, vice-président de l’Organisation de la propriété intellectuelle de la Grèce, spécialiste en conception industrielle. Cinq spécialistes ont réagi et partagé leur diagnostic de la situation française : Xavier Arnault de Sartre, Chercheur au CNRS et Président de l'association Eocene, Patrick Beauvillard, Conseiller régional d'Aquitaine, Michèle Marin, Présidente du centre Inra de Toulouse, Philippe Nerin, Président de la Société d'Accélération du Transfert de Technologies AxLR, et Bertrand Pajot, Inspecteur général de l'Education nationale.
Enfin, Didier Hoffschir, représentant du Ministère en charge de l’éducation et de la recherche, a rappelé son soutien à la mission dans laquelle s’inscrivait cette journée et plus généralement l’importance des relations entre les sciences et la société dans le cadre de la loi sur l’Enseignement supérieur et la recherche de 2013. François Houllier et Martine Bungener, Présidente du Groupe de réflexion avec les associations de malades de l’Inserm, ont conclu cette journée elle-même participative tout en dégageant les suites qui y seront données, notamment, une large consultation en ligne sera lancée dans les prochaines semaines.
Un succès de fréquentation et une diversité des acteurs confirmée
Plus de 90 personnes étaient présentes le 30 juillet dernier à Marciac, permettant de bénéficier d’un grand nombre de retours d’expérience et d’analyses qui pourront alimenter le rapport à venir. Issus d’organismes scientifiques, d’associations de terrain et de collectivités territoriales, mais aussi d’entreprises, de centres de culture scientifique, technique et industrielle, de chambres d’agriculture ou d’établissements scolaires, les participants ont illustré la grande diversité de sujets et de structures concernés par ce phénomène.
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