Montpellier, France
June 11, 2013
Le partenariat de la Land Matrix entame la deuxième phase de l’observatoire mondial sur les acquisitions foncières à grande échelle. Cet outil favorise la transparence et encourage les concepts de données ouvertes et de communautés open source axées sur les transactions foncières. Cet ensemble de données entièrement mises à jour permet le suivi des transactions foncières à grande échelle, depuis la négociation jusqu’à la mise en œuvre.
La version Beta de la Land Matrix a suscité, depuis son lancement en avril 2012, de nombreuses réactions, dont la plupart sont positives, malgré quelques inquiétudes et controverses. Elles permettent de tirer des enseignements précieux sur les difficultés et accomplissements de la promotion des données ouvertes relatives à des pratiques qui sont souvent passées sous silence.
Ces enseignements ont permis d’apporter des améliorations à la Matrice et à sa base de données.
« Nous avons pris très au sérieux tous les commentaires que nous avons reçus et nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la Matrice » , a déclaré Madiodio Niasse, directeur du secrétariat de la Coalition internationale pour l’accès à la terre (ILC).
Les transactions prévues, conclues et abandonnées sont désormais différenciées
Les modifications et les améliorations apportées à la structure et au contenu de la base de données expliquent la différence significative entre d’une part les estimations antérieures du total des transactions foncières à grande échelle (83,2 millions ha pour 1217 transactions foncières) et d’autre part les nouvelles estimations de la Matrice (32.3 millions ha pour 756 transactions foncières conclues).
La base de données différencie désormais les transactions prévues, les transactions conclues et les transactions qui ont échoué. En outre, la plateforme indique l’état de mise en œuvre de chaque transaction, y compris lorsqu’un projet entre dans sa phase opérationnelle et commence à rapporter. Enfin, les informations sont directement liées à leur source, ce qui permet de filtrer les transactions par source et donne la possibilité aux utilisateurs de juger par eux-mêmes de leur pertinence.
La Land Matrix est une base de données en constante évolution et les conclusions tirées des informations sont donc provisoires. « Les données de l’observatoire mondial de la Land Matrix montrent combien il est important de prendre en compte la dynamique des transactions foncières à grande échelle, qui ne sont pas faciles à suivre » , souligne Jann Lay, de l’institut GIGA (German Institute of Global and Area Studies).
Des innovations à visée participative
La nouvelle interface dynamique de la Matrice présente de nombreuses innovations et mises à jour d’ordre technique. Elle permet notamment aux utilisateurs de télécharger l’ensemble des données sans filtre, ce qui représente une étape importante vers le partage de données réellement ouvertes. De même, une fonction avancée de crowdsourcing permet à tout utilisateur de soumettre des détails sur des transactions foncières dont il a connaissance, qu’il s’agisse d’une seule transaction ou du partage de tout un ensemble de données.
« Nous espérons obtenir un retour d’un grand nombre de parties prenantes ", indique Markus Giger, du CDE (Centre pour l’environnement et le développement) de l’Université de Berne. "Il est nécessaire d’avoir plus de preuves et d’informations pour nous aider à mettre à jour et à améliorer sans cesse la qualité des données. »
Grâce à ses fonctions améliorées, l’Observatoire mondial de la Land Matrix peut devenir un outil important pour aborder le problème de l’absence de transparence qui entoure encore aujourd’hui les transactions foncières à grande échelle. Selon Ward Anseeuw, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) : « De simple base de données, la Land Matrix s’est transformée en un outil public faisant la promotion d’une plus grande transparence dans la prise de décision sur les terres et les investissements au niveau mondial ».